Billet 47 – Comment savoir lorsque j’exprime mon identité ?
Abordons dans ce billet la notion de l’identité du point de vue de la permathérapie. Ici, il n’est pas question de l’identité que l’on nous attribue en tant que citoyen d’un pays en nous dotant d’une carte d’identité, d’un numéro de sécurité sociale ou d’identifiants divers et variés.
Bien sûr que non. Une carte, un numéro, ne pourront jamais, en aucun cas, définir notre identité, et encore moins quand celle-ci est numérique, car ce n’est qu’une technologie pour amalgamer de grands nombres et tirer des statistiques selon des critères alimentant des algorithmes qui feront ressortir les traits dominants que l’on souhaite voir émerger ou normaliser.
Ici, dans le cadre du travail sur soi, il s’agit de comprendre ce qu’est notre identité réelle en tant qu’être humain incarné sur cette Terre. Elle est avant tout ce que nous possédons de plus précieux, car c’est ce que nous sommes au-delà de tous les conditionnements, croyances, concepts… et qui a le plus de valeur ; elle représente notre Être de manière absolue, en somme, qui nous sommes en réalité. Sinon, sans identité propre, que serions-nous ? Ne serions-nous pas inexistants, confondus dans le tout cosmique ?
L’ego est là pour nous en faire prendre conscience.
Je vais tenter de cerner notre identité réelle en trouvant les attributs dont elle dispose, et qui seront sa manifestation, ceux-ci lui permettant de s’exprimer dans la vie, et l’ego est là pour nous en faire prendre conscience.
L’un des attribut de l’ego est de porter une conscience : conscience d’être en vie, conscience de ressentir des émotions, d’être à un endroit donné ; conscient de faire la différence entre sommeil et éveil. Bon, cela vous paraîtra évident, sauf que tout de même, l’ego, dans la majeur partie du temps, n’est pas conscient de la réalité. C’est-à-dire ? Il a conscience de vivre mais pas de vivre la réalité. On pourra alors dire dans ce cas, pour être un peu plus précis, que c’est le « moi psychologique de l’ego » qui vit sans véritable conscience de la réalité, ce qui constitue une sacrée difficulté, car l’être identifié au moi psychologique de l’ego va croire notamment, que son identité est son nom, son prénom, et son numéro de sécu pour ne pas être confondu avec un autre, avec pour avantage de pouvoir bénéficier de ses droits, sans équivoque. Cette attribution de droits par l’identification à un numéro, ou par reconnaissance faciale, ou par un QR code lisible, pervertit complètement ce qu’est l’identité réelle d’un être humain.
C’est là que nous devrons prendre de la hauteur ou mieux, aborder cette question avec profondeur.
Quelle est notre véritable identité ?
Depuis la nuit des temps nous cherchons comme des somnambules à répondre à la question : qui sommes-nous ? qui suis-je ? et partant, quelle est notre identité ?
Pour tenter de répondre à cette question, puisque que nous possédons une conscience, nous réalisons alors que nous possédons une énergie qui anime l’ego, le poussant à agir pour aller chercher la réponse. Cette force est la volonté. Rappelez-vous, dans la roue des vertus du travail sur soi, c’est la première des vertus, celle qui est le commencement de tout. Elle nous permet de nous mettre en action, mais pas n’importe comment.
Comment procéder ? à l’aide de notre intelligence. Ah ! voilà qui est intelligent : décider d’agir avec intelligence ! Voici donc, un autre attribut que nous possédons. On commence à entrevoir que nous sommes des êtres doués de conscience, de volonté et d’intelligence. C’est déjà un début, et mieux qu’un numéro de sécu et ils ne sont certainement pas mentionnés sur notre carte d’identité. Cette intelligence est au service de quoi ? Eh bien du discernement de qui nous sommes en réalité pour recueillir ce qu’est notre identité.
Je garde tout de même ce questionnement : au service de quoi mettre notre intelligence pour cerner un peu mieux qui nous sommes ? Je répondrai ceci : pour que ma volonté d’action soit intelligente, je mets cette intelligence au service de la vie, de ma vie en premier lieu pour ne pas dépérir dans la misère stupidement, puis de l’autre, pour ne pas le léser, ce qui serait idiot, et enfin de mon environnement, ce qui serait une absurdité totale. En d’autres termes : prendre soin de soi, de l’autre et de la Terre, qui est la définition de la permathérapie.
Mais où se situe cette intelligence ? Comment puis-je y avoir accès, et comment sais-je que j’agis intelligemment ? On nous parle des personnes à l’esprit vif, qui ont une présence d’esprit ; de quelqu’un doué d’esprit critique, ou encore d’une personne qui a de l’esprit, c’est-à-dire de l’humour. Ceci constitue autant d’expressions qui montrent que l’intelligence et l’esprit semblent se confondre. On ne parle pas là des cellules du cerveau qui ont de l’esprit, celui-ci doit donc se situer autre part.
J’en arrive à en déduire que je suis donc un individu, un être, doté d’un ego conscient et d’un esprit intelligent.
Ainsi j’approche de plus en plus de la réponse à la question posée sur l’identité : je suis un être doté de conscience, de volonté, d’intelligence et d’une certaine dose d’amour pour prendre soin, ne pas détruire, ne pas léser, ne pas diviser, respecter le vivant, être en capacité de partager. Intelligence et amour vont ensemble, ce que j’ai déjà développé dans les billets 36 et 34.
Alors comment saurai-je quand j’exprime mon identité ? quand c’est vraiment moi qui m’exprime ?
La joie comme indicateur
Un indicateur nous permet de le savoir aisément, c’est la joie. Lorsque nous ressentons de la joie, non pas cette émotion que certains éprouvent par exemple, lorsque son équipe favorite marque un but au football. Non, pas du tout, celle-ci ressemble à de l’hystérie qui se transforme aussitôt en haine ou colère pour l’autre camp qui marque à son tour un but et remporte le match. Où est alors la joie ressentie du but marqué précédemment ? Je parle de la joie ressentie sereinement lorsque nous sommes en équilibre intérieur. Cette joie est en nous, nous la possédons déjà puisqu’elle s’exprime, et nous indique que nous sommes dans la justesse de l’alignement avec qui nous sommes en réalité. Donc qui « je suis » sait exprimer la joie.
Les attributs de l’identité
Me voilà arrivée à une approche des attributs manifestés, inhérents à ce qui caractérise mon identité réelle et unique : la conscience, la volonté, l’intelligence, l’esprit, l’amour et la joie. C’est pas mal dites-donc comme attributs de l’être humain. On peut faire beaucoup de choses harmonieuses avec ça !
Maintenant complétons notre réflexions en posant la question suivante : quel est l’intérêt de savoir notre identité ? Eh bien pour ne plus se laisser subvertir, influencer, manipuler ; pour ne plus souffrir de nos émotions, subir, ne pas savoir dire non, se considérer comme une victime ; pour extirper de nous-même tout ce qui n’est pas nous auquel nous avons cru depuis toujours ! Il est dit dans les textes anciens : savoir séparer le bon grain de l’ivraie*. C’était la métaphore qui nous montrait comment savoir séparer ce qui est nous, ne ce que nous croyons être nous et nous fait commettre des gestes, dire des paroles, agir en dehors de nos attributs d’être humain que sont la conscience, l’intelligence, l’amour et la volonté.
Ceci ne peut être réalisé qu’avec un travail permanent de vigilance, de discernement, de persévérance, d’intégrité, d’ouverture d’esprit, d’humilité aussi. Ce que j’ai appelé « La noble tâche ».
Alors qu’est-ce qui nous empêche de nous y mettre et de manifester nos magnifiques attributs dont nous sommes dotés ?
Sabine Becker
Le 16 janvier 2023
Crédit photos : source internet
* L’ivraie : source Wikipedia

L’ivraie, Lolium, ou encore anciennement Zizanie, est un genre de poacées (graminée) sauvage ou cultivée comme plante fourragère. Elle est originaire des régions tempérées chaudes d’Eurasie. Certaines espèces sont considérées comme des adventices. On a longtemps cru que l’ivraie enivrante, Lolium temulentum, était la seule espèce d’ivraie dont les graines étaient toxiques à hautes doses, induisant à faible dose des effets comparables à l’ivresse. Or la découverte d’un champignon endophyte, vivant en parfaite symbiose avec Lolium / Lolium temulentum par P. Guérin fut vérifiée, confirmée en tant qu’infection artificielle et fait régulièrement l’objet d’études approfondies.
Étymologie et références historiques
« Ivraie » vient du latin ebrietas, ivresse, reflétant les propriétés enivrantes attribuées à la plante, tandis que « zizanie » vient du grec zizanion, un mot d’origine sémitique signifiant division, la plante étant considérée comme une « mauvaise herbe » semant la zizanie dans les champs de céréales. De nombreuses traces de l’ivraie ont été retrouvées tant dans les écrits (comme illustration dans la parabole du bon grain et de l’ivraie dans l’Évangile) qu’à proprement parler dans des sites archéologiques. Les graines de l’ivraie enivrante (appelée aussi herbe d’ivrogne) étaient souvent infestées par un champignon, Neotyphodium coenophialum (proche de l’ergot du seigle) qui produit des alcaloïdes toxiques, notamment la témuline qui causait des vertiges lorsque l’homme consommait de la farine dans laquelle se trouvait mêlée cette plante.
Post Scriptum : On voit bien les effets néfastes de l’ivraie : ivresse, zizanie, enivrement, infestation, toxicité, vertiges, autant d’éléments perturbateur de notre santé physique et mentale. L’image pour le travail sur soi, sur notre activité mentale et psychique a été bien choisie.